Bouches-du-Rhône : moustique tigre, la saison de la chasse est ouverte
Publié le 11 Mai 2013
Chacun de nous, en adoptant des gestes simples, peut participer à la lutte contre la prolifération des moustiques et aider à prévenir l'introduction des maladies en métropole".En particulier, il important de supprimer les eaux stagnantes où se reproduisent les insectes, à l'intérieur et autour de son domicile : soucoupes de pots de fleurs (les remplir de sable), eau des vases ...
Bouches-du-Rhône : moustique tigre, la saison de la chasse est ouverte
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Pas de panique : de toute façon, il est trop tard... L'Aedes albopictus, surnommé "moustique tigre", est déjà parmi nous. Depuis son apparition dans les Alpes-Maritimes en 2004, cet insecte tropical, vecteur potentiel de la dengue et du chikungunya, a progressivement colonisé le sud de la France. Il est aujourd'hui présent dans 17 départements.Arrivée en 2010 dans les Bouches-du-Rhône , la bestiole avait été localisée cette même année dans deux quartiers de Marseille : Saint-Barnabé (12e) et La Valentine (11e).Si l'on réussit à suivre aussi précisément la trace de ce minuscule ennemi public, c'est que, depuis 2006, les autorités de santé mettent en place une surveillance estivale, à partir du 1er mai. "La situation est préoccupante", alerte la direction générale de la santé, qui rappelle que "s'il n'y a pas, à l'heure actuelle, d'épidémie dans les départements colonisés, le risque existe : en 2010, à Nice et à Fréjus, deux personnes avaient contracté la dengue et deux autres le chikungunya sans avoir quitté la France"."Plus il y a de moustiques, plus le risque de contamination est grand"En 2007, le chikungunya avait fait des ravages chez nos voisins italiens. En théorie, pour propager ces maladies, il suffit que le moustique pique un malade porteur du virus, puis une autre personne dans un délai de 7 jours.Or chaque année, des voyageurs atteints de dengue ou de chikungunya reviennent en France métropolitaine et peuvent introduire ces virus dans les départements du moustique tigre... par ailleurs très touristiques. "Plus il y a de moustiques, plus le risque de contamination est grand", souligne le Dr Francis Charlet de l'ARS Paca.D'où l'importance des mesures de démoustication entreprises dans les zones à risques. Autour des hôpitaux par exemple, où sont menées des opérations "anti-vectorielles" à grands coups de nébulisateurs. À l'AP-HM, des prises anti-moustiques équipent systématiquement les chambres des malades en provenance des zones endémiques (Antilles, Martinique, Guadeloupe).53 communes des Bouches-du-Rhônes équipées de pièges pondoirsPour suivre la piste du "tigre", 53 communes des Bouches-du-Rhône, dont Marseille, sont équipées de 135 pièges pondoirs. Mais la direction générale de la santé insiste : "La mobilisation de tous est essentielle. Chacun, en adoptant des gestes simples, peut participer à la lutte contre la prolifération des moustiques et aider à prévenir l'introduction des maladies en métropole".En particulier, il important de supprimer les eaux stagnantes où se reproduisent les insectes, à l'intérieur et autour de son domicile : soucoupes de pots de fleurs (les remplir de sable), eau des vases (à changer fréquemment), gouttières, etc.Enfin, si vous pensez avoir... capturé un moustique-tigre (reconnaissable à son "pelage" noir et blanc), votre tableau de chasse intéresse les autorités. Deux options possibles : envoyer sa photo par courriel (1) ou coller son cadavre (ruban adhésif transparent) sur une feuille de papier, et l'envoyer par courrier (2), en communiquant la date et le lieu de la capture.1. albopictus13@eid.org 2. EID Pôle Méditerranée de l'environnement littoral, 165 rue Paul Rimbaud 34184 Montpellier cedex. La maladie de l'homme courbéLe chikungunya ou "maladie de l'homme courbé" en langue swahili est une pathologie infectieuse des régions tropicales, qui provoque d'intenses douleurs articulaires et musculaires.Après un délai d'incubation de 2 à 10 jours surviennent une forte fièvre et une polyarthrite aiguë touchant les poignets, les genoux, parfois les hanches et les épaules. Le malade souffre de maux de tête, de douleurs musculaires, d'éruption cutanée sur le tronc et les membres.Le traitement est purement symptomatique, avec corticothérapie pour les cas sévères. Chez les personnes âgées et les nouveau-nés, le chikungunya peut entraîner des complications neurologiques graves.La dengue est une infection virale entraînant fièvre, mal de tête, douleurs musculaires et articulaires, fatigue, nausées, vomissements et éruption cutanée. La guérison survient généralement en une semaine. Il existe des formes hémorragiques rares et sévères, pouvant entraîner la mort.En l'absence de vaccin ou de traitement antiviral spécifique, la prise en charge repose sur des médicaments contre la fièvre et la douleur.